CARTA INFINITA : RUE GUSTAVE GOUBLIER
Cartographie sensorielle – Galerie The Window

 

Lieu: Laboratoire d’expérimentations artistiques en milieu urbain (The Window), Passage Gustave Goublier – Xème arrondissement de Paris.
Date : 14 – 20 Octobre 2019.
Programme: Atelier participatif de découverte du territoire, performance.
Équipe: The Street Society + Atelier Berger Mila + Julia Borderie & Eloise Le Gallo + Catherine Bäy (co-coordination).
Gildo Bacevic, Guillaume Cabaret, Grace Denis, Anna Kulikova, William Hessel, Chris Saunders, Ekaterina Shcherbakova, Tanja Vujasinovic, Simon Zaborski.
Contexte : Journées Nationales de l’Architecture.
Photographie : Gildo Bacevic, Gemma Milà, Chris Saunders.

La Carta Infinita : Rue Gustave Goublier est née d’une collaboration entre Catherine Baÿ (The Window), Gemma Milà (Atelier Berger Milà), Julia Borderie, Eloïse Le Gallo et Ekaterina Shcherbakova (Points-Bascule) et Alice Cabaret (The Street Society), un groupe d’experts-explorateurs. Carta Infinita est un concept multisémantique : c’est d’abord une plate-forme qui regroupe plusieurs chercheurs multidisciplinaires, couvrant à la fois les sciences humaines et les sciences exactes, et qui sert de déclencheur à l’analyse. Il s’agit aussi d’un système de cartographie nomade qui émerge à un endroit spécifique à certains moments. De plus, Carta Infinita est une méthode de recherche offrant un regard subjectif et diversifié sur une situation géographique et urbaine donnée : à travers une exploration psychogéographique du territoire, des échanges avec des acteurs locaux, une analyse du discours spatial, chaque participant développe un protocole qui sera activé au cours de la restitution de la recherche et complétera les archives des protocoles du projet.

 

La deuxième édition se déroule rue Gustave Goublier, où se trouvent les deux espaces de The Window se faisant face. Cet ancien passage de l’Industrie, puis rue, et actuellement passage fermé pour voitures en devenir, avec le jardin qui fera écho à la multiculturalité du quartier en son centre, incarne en quelque sorte les relations mutables entre la ville et le citoyen. S’agissant des passages, on se rappelle naturellement Walter Benjamin et son analyse des transformations urbaines dans Paris, capitale du XIXe siècle. Les passages représentent pour lui des intermédiaires entre la rue et l’intérieur ; ils se manifestent comme des phénomènes pour l’exercice spatio-temporel, mais aussi esthétique, politique et social. La présence des passages va de pair avec l’apparition de la figure du flâneur, qui suit sa propre expérience de la ville et est captivé par son individualisme.

 

La recherche fondée sur l’expérience des participants de Carta Infinita effectuée par le biais de l’économie de base du corps traduit ainsi un entrelacement de différentes temporalités, qui déborde sur l’idée physique et conceptuelle de l’espace, le recto-verso des éléments constitutifs du lieu, y compris les deux espaces de The Window qui se regardent, reliés par la cave souterraine. Cette deuxième édition incarne une création de l’espace à travers une cartographie, et représente l’espace qui est en train de se faire maintenant, sous nos yeux.

 

Ekaterina Shcherbakova, 19 octobre 2019